Le lendemain de notre arrivée au Cap, via Dubai par A380, nous prenons la direction de Simon’s Town par la route des écoliers, ou plutôt l’itinéraire des joggers et innombrables cyclistes qui se sont donné pour challenge ce dimanche matin d’atteindre Chapspeak ! Une route sineuse de montagne dominant la mer, bien agréable et totalement libre de circulation à part les cyclistes. De très jolies vues sur la côte et une rencontre de lamas (!) à Nordhoek. Une heure est nécessaire pour arriver dans le village de Simon’s Town, fermé aux Noirs et réservé aux Blancs entre 1967 et la fin de l’apartheid. Des bans de villas parsèment les flancs de la montagne. Le temps est magnifique, pas un nuage, pas un souffle de vent et une mer d’huile. A l’abordage !
La petite ville de Simon’s Town
Son port
Au port, on monte dans le bateau de la Simon’s Boat Company pour un tour de whale watching (une des principales activités touristiques de la région). Grand succès puisqu’on aperçoit une dorsale de baleine à bosse et surtout on voit pas mal de Southern Right Whales (baleines franches australes), qui se prélassent, socialisent voir beaucoup plus si affinité… Ballet de trois ou quatre d’entre elles, très joli moment à observer ces immenses mammifères !
Halte déjeuner en terrasse avec poisson et crevettes au menu, puis c’est reparti pour un tour à l’ïle aux phoques… Environ 50.000 au pic de la saison, ils viennent se reproduire. Quelques guerres de périmètre en effet, quelques copulations… c’est la saison des amours !
Plus loin, des bateaux pratiquent l’immersion de touristes en cage à côté desquelles on trempe des appâts pour faire venir des requins et faire faire des photos spectaculaires… Emotions fortes garanties ! On aperçoit d’ailleurs un aileron, puis une gueule… mais les touristes sont déjà remontés ! Pour finir, une baleine à bosse a la très bonne idée de venir respirer près de notre passage, et nous montrer sa queue trois fois de suite… Incroyable ! Quelle chance !
Repérez l’aileron du requin… à gauche sur la première photo et à l’extrémité droite de la cage sur la seconde…
La journée s’achève avec les manchots du Cap de Boulders’ Beach : adorables, comiques quoique [mal]odorants… Dans l’eau, sur la plage, dans les arbustes… Le public est canalisé par des voies piétonnes et s’exclame, se prend en photo sur fond de manchots, s’exclament en voyant l’appareil photo de Yves… Un superbe moment avec soleil tombant. La chance de pouvoir ainsi achever une journée parfaite, si riche déjà en images et en souvenirs !
Pour cette seconde journée, la météo prévoit un grand ciel bleu mais un vent qui se lève progressivement en fin de matinée pour s’accentuer et amener le mauvais temps. Nous avons prévu un vol dans la région d’Hermanus pour voir les baleines d’en haut : il faut donc voler tôt ! Départ 7h30 de Cape Town pour deux heures de voiture dans l’arrière-pays puis de nouveau le long de la côté, sur des routes bien entretenues, avec des conducteurs courtois. Arrivée chez African Wings avec une manche à air qui déprime : tant mieux ! La fenêtre de l’avion s’ouvre pour laisser passer les objectifs des photographes : tant mieux là encore ! C’est parti pour la chasse aux baleines : le pilote est motivé puisqu’il ne fait pas payer le vol si nous rentrons bredouilles !
Visite de la première baie : personne au rendez-vous. Direction une île aux phoques : 30.000 animaux alternent natation et sieste au soleil. Autour, deux bateaux attendent les requins avec des appâts et des touristes en cage : nous pouvons voir les requins ! Puis nous filons vers une autre baie : il faut trouver des baleines ! On scrute la mer, on penche vers la droite, puis vers la gauche… Là, tout droit ! Une baleine, la première d’une longue série qui nous offrira des mères avec un jeune, des baleines mâle et femelle socialisant (…), et une démonstration de breaching, ie des baleines qui sortent une partie de leur corps de l’eau pour ensuite retomber dans une gerbe d’éclaboussures ! Un festival, chouette !
Un peu moins chouette : le vent qui s’est levé et, conjugué avec les circlings pour rester au-dessus des mammifères marins, me donne franchement mal au cœur. Direction la maison avec quelques bumps assez désagréables… La fin du vol est pénible mais heureusement courte. Je n’envie pas les participants des deux vols qui nous suivent : la manche à air remue vigoureusement !
Nous reprenons la route avec quelques flamants roses puis des baleines, cette fois depuis la cote. Même spectacle de breaching, puis plus tard une mère et son jeune viennent se frotter aux rouleaux qui arrivent sur la plage : étonnant ! Un chemin côtier permet de randonner en guettant le spectacle en mer : tout cela est très bien organisé et les baleines sont vraiment très près de la côte (pas besoin de gros télé-objectifs).
Direction Betty’s Bay et les manchots du Cap, une nouvelle colonie qui aime les rochers et cohabite avec des cormorans. Plus calmes qu’hier, peut-être à cause du vent violent qui s’est levé. Des jeunes moins jeunes, certains manchots muent…. Des jeunes demandent la becquée… Cool !
Prêts pour la natation aux Jeux Olympiques de Rio!
Ça commence comme ceci…
… et ça finit avec cela!
Retour sous un ciel menaçant pour un repos bien mérité à Hermanus. Grasse matinée pendant qu’il pleut et souffle violemment dehors, puis départ pour la route des Vins.
La vallée des vins, dans les coteaux juste derrière Hermanus, comprend une quinzaine de domaines dont Hamilton Russell, réputé pour imiter les vins de Bourgogne et de Bordeaux. Imitation Bordeaux au goût : le blanc est correct mais le rouge est très léger et sans aucune personnalité. Petits volumes pour le ‘Bordeaux’, environ 4000 caisses de 6 bouteilles. Une caractéristique assez drôle : l’étiquette des bouteilles comprend au dos une image, différente chaque année… Cela ne vous rappelle rien? N’est-ce pas un clin d’œil au graphique qui orne les étiquettes des Mouton-Rothschild!
Détail d’une des étiquettes
On poursuit vers une autre région bien connue pour ses domaines viticoles : Franschoek, fondée par des Français Huguenots. Beaucoup de magasins, rues et édifices portent des noms français. Un domaine s’appelle même Chamonix, au pied d’une colline. Le domaine comprend des lodges dont l’un s’appelle… Courchevel… Grandes ambitions des domaines aux portails très démonstratifs !
Nous continuons vers le nord et la ville de Stellenbosch, non loin de laquelle se trouve le domaine de Simonsig, un producteur très particulier puisqu’il a inventé la méthode locale pour faire du champagne, et qu’il produit également à une échelle ‘industrielle’ du blanc de blanc, des vendanges tardives, du rouge typé bordelais ou bourguignon ou local (notamment ‘pinotage’), ce qui ne peut évidemment pas exister en France du fait des AOC… Sans surprise, on préfère celui qui ressemble au ‘Haut Médoc’ (le Simonsig Tiara) sans toutefois en avoir la longueur en bouche et la personnalité. S’agissant de vins courants, on comprend que nombre de personnes (et d’étrangers) plébiscitent ces vins sud-africains, beaucoup moins onéreux que les vins français !
Le ‘champagne’ de Simonsig… euh, pardon: la méthode Cape Classique
Le produit vraiment local: le « pinotage »
« Vendange tardive »
Le lendemain, route vers le Sud et visite du Cap de Bonne Espérance, qui n’est pas la point le plus au sud de l’Afrique ni le point de division entre les océans Atlantique et Indien, comme beaucoup le pensent. Le point le plus méridional est à 149 kilomètres à l’est-sud-est, au cap des Aiguilles (Agulhas). Le Cap de Bonne Espérance est un promontoire rocheux dans une réserve naturelle où l’on rencontre des antilopes et des autruches. Différentes espèces de cormorans également, dont les pélagiques. Les côtes sont extrêmement sauvages, les vagues puissantes viennent s’écraser contre les falaises abruptes.
Deux phares : l’ancien, placé beaucoup trop haut, à 249 mètres d‘altitude, inefficace par temps de brouillard ou de nuages, fut remplacé en 1919. Cette décision fut prise après le naufrage le 18 avril 1911, du navire portugais SS Lusitania qui fit 700 morts. La nouveau phare est placé plus bas, c. 80m d’altitude.